Institut Prévention Santé Longévité

24h/24 pendant 7 jours : voilà les conclusions sur le lien entre activités physiques et capacités cognitives

Une étude sur l’impact de pratiquer une activité physique sur le cerveau publiée dans le Journal of Epidemiology & Community Health, a révélé que faire un peu moins de 10 minutes d’efforts modérés à vigoureux par jour avait des impacts cognitifs positifs.

Avec le Docteur Christophe de Jaeger.

Atlantico : Une étude sur l’impact de pratiquer une activité physique sur le cerveau publiée lundi dans le Journal of Epidemiology & Community Health   , a révélé que faire un peu moins de 10 minutes d’efforts modérés à vigoureux par jour avait des impacts cognitifs positifs. Est-ce vraiment le cas, si oui quels sont les avantages d’une pratique journalière ?

Christophe de Jaeger :      Il faut d’abord souligner que c’est une étude qui a été réalisée sur 4500 participants, des chiffres qui nous permettent d’avoir une certaine sensibilité en termes

d’études.

L’équipe en question a donc étudié l’impact de l’activité physique sur la mémoire à court terme et en ont conclu que 6 à 9 minutes d’activité physique importante par jour permettent d’améliorer les fonctions cognitives en comparaison à des  activités  physiques  plus  limitées. Ces résultats ne sont  pas  surprenant. La neurophysiologie nous  montre que lorsque nous avons une activité physique importante, nous allons augmenter le rythme cardiaque de façon très  significative. Cette majoration  de la fréquence cardiaque va entraîner  une augmentation du débit cardiaque et en conséquence augmenter également le débit sanguin cérébral. L’augmentation du débit sanguin cérébral  entraine  une  augmentation  du  métabolisme cérébral avec en particulier une augmentation de la sécrétion des facteurs de croissance cérébraux, etc… permettant une amélioration des fonctions cognitives : la mémoire immédiate, mais également la concentration, l’intelligence fluide qui est l’aptitude à  résoudre  des problèmes.

Pour aboutir à un tel résultat, il convient classiquement de faire 1 heure de cardio training 3 fois par semaine. Cette étude montre que l’on pourrait aboutir à un résultat comparable en une courte durée, soit 6 à 9 minutes d’exercice intense quotidiennement.

Est-ce que 10 minutes d’effort chaque jour suffisent à avoir un impact significatif sur le cerveau ? Et est-ce qu’augmenter la durée ou l’intensité de cet effort peut faire une différence ?

Le problème est surtout : Comment peut on faire 6 à 9 minutes d’efforts significatifs quotidiens sans avoir une tenue adaptée ? En d’autres termes, si vous êtes au travail en costume, je vous vois mal faire 6 à 9 minutes d’exercice intense. Il en va de même si vous faites de la bicyclette en montant une montagne, ça ne rentre pas dans la vraie vie. Surtout si vous désirez le faire quotidiennement.

L’étude porte sur  7 jours ce qui est une très courte période. Combien de temps va persister votre amélioration cognitives ? On ne peut donc pas en tirer des enseignements fiables sur de plus longues périodes.

Y a-t-il d’autres « astuces » quotidiennes et facile à  exécuter pour entretenir son activité cérébrale ?

Le maintien d’une activité, c’est-à-dire ne pas rester 8h assis sur sa chaise devant son bureau, pouvoir bouger, marcher, se lever toutes les demi-heures ou toutes les 45 Min et marcher une centaine de mètres à vive allure pour réaugmenter les différents flux sanguins, y compris cérébraux est certainement une attitude de vie utile à une bonne gestion de votre Capital santé. Il peut être intéressant si vous travaillez au 5e étage, de descendre et de remonter vos 5 étages plutôt que de prendre l’ascenseur, ça sera un effort. Si la machine à café est 3 étages plus bas, cela vaut vraiment la peine à chaque fois de le faire à pied. Cette notion d’avoir une activité qui n’est pas sédentaire est très importante. Il faut arriver à briser nos habitudes sédentaires au quotidien. Plutôt que d’appeler l’un de vos collaborateurs ou un collègue de bureau avec votre téléphone, déplacez-vous !

Le Docteur Christophe de Jaeger est médecin et son travail est centré sur la physiologie de la sénescence depuis plus de 30 ans.

Il a développé en particulier la notion d’âge physiologique (différent de l’âge chronologique et

de l’âge ressenti) et sa prise en charge afin d’optimiser le capital santé de chacun et de lui conserver le plus longtemps possible ses capacités physiologiques. En d’autres termes, rester en bonne santé le plus longtemps possible.

De formation initiale gérontologue, il a rapidement complété son cursus à la faculté des sciences en biologie de la sénescence. Il enseigne à la faculté de médecine de Paris et de Lille et également à la faculté des sciences dans le Master de biologie du vieillissement. Il a écrit ou coécrit de nombreux livres dont une dizaine grand public, ainsi que de nombreux articles scientifiques.

Son dernier ouvrage grand public  »Médecine de la Longévité : Une révolution ! » est publié en octobre 2023 chez Guy Trédaniel éditeur.

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