10 05 2023 - les différents type d'hormones - 2

Les différents types d’hormones – partie 1 :

Les hormones hypophysaires

L’hypophyse est une glande très importante dans le fonctionnement de l’organisme humain. Elle se situe à la base du crâne et constitue le prolongement de l’hypothalamus. L’hypothalamus est une partie du cerveau qui sert de relais entre le système nerveux central et le système endocrinien (celui des hormones). Il est en effet impliqué dans la régulation de grandes fonctions comme la faim, la soif, les émotions, le stress, le sommeil, la libido et la sexualité, la température corporelle, etc. L’hypophyse, et plus particulièrement sa partie antérieure, sécrète sept molécules. Certaines n’ont pas d’effets directs, mais stimulent d’autres glandes endocrines (on les appelle des ‘’stimulines’’). Elles vont, par exemple, avoir une influence sur la thyroïde, sur les cortisurrénales, sur les ovaires et les testicules. L’hypophyse sécrète également des hormones, comme celle de croissance, qui a un effet sur la croissance de l’organisme, mais aussi, à l’âge adulte, sur sa réparation, sur la composition corporelle, etc.

Le vieillissement de notre organisme entraîne une réduction de la sécrétion de certaines hormones et / ou la diminution de la sensibilité de leur récepteur, qui s’active et déclenche à l’intérieur de la cellule ciblée par l’hormone un certain nombre d’actions spécifiques.

Corriger les déficits au niveau des stimulines serait très intéressant, car cela permettrait probablement de stimuler la sécrétion des hormones en amont. Mais cela supposerait que les glandes elles-mêmes, en aval, soient capables de répondre correctement, ce qui n’est pas toujours le cas en vieillissant.

Les hormones thyroïdiennes

Les principales hormones thyroïdiennes (sur vos analyses, vous lirez : thyroxine ou tétra-iodothyronine ou T4, et triiodothyronine ou T3) résultent de l’association de l’iode avec un acide aminé : la tyrosine. Elles stimulent les processus énergétiques de l’organisme, augmentent la consommation d’oxygène et le métabolisme basal. Elles interviennent ainsi dans tous les processus vitaux et jouent un rôle particulièrement important dans la croissance de votre corps et le développement du système nerveux. Leurs actions métaboliques sont multiples. Elles favorisent la production de glucose et son utilisation cellulaire, augmentent la dégradation des lipides et, à forte dose, celle des protides. Elles accélèrent les fonctions circulatoires, accroissent l’activité corticosurrénale, etc.

Corriger ce déficit hormonal a donc un impact direct sur notre énergie générale, notre concentration, notre mémorisation, la régulation de notre poids, etc.

Les hormones corticosurrénales et la plus célèbre d’entre elles : la DHEA

Les glandes corticosurrénales sont situées au-dessus des reins. Elles sécrètent de nombreuses molécules à visée hormonales. L’une d’entre elles, la DHEA, a été présentée, à une époque, dans les médias, comme l’ «hormone de jouvence » : ce qui est évidemment faux.

La DHEA a été isolée ne 1934 aux Etats Unis par le Pr Adolf Butenand (sous sa forme libre dans les urines) et popularisée en France, presque soixante-dix ans plus tard, par le Pr Etienne-Emile Baulieu, en 2001. Elle est issue de la prégnénolone et est convertie en œstrogènes et en testostérone. Chez la femme, le métabolisme produit plus d’œstrogènes, et chez l’homme, plus de testostérone. Les nouveau-nés ont des taux extrêmement hauts de DHEA, qui diminuent rapidement après la naissance, avant de s’élever de nouveau vers l’âge de 6-8 ans. La production de DHEA atteint un maximum vers 20-25 ans et baisse ensuite progressivement d’environ 2% par an. Vers l’âge de 80 ans, notre taux de DHEA n’est plus qu’à 15% de celui que nous avions à 25 ans. A 90 ans, il descend à 5 % (Dr Orenstrich, 1992). Cette hormone à une évolution si parallèle au vieillissement humain qu’elle a même été proposée comme marqueur biologique du vieillissement.

La DHEA, présentée comme l’hormone de jouvence, a d’abord été portée aux nues de façon irrationnelle. Puis elle a été malmenée dans les médias, jugée inutile, comme un placébo. En 2018, plus de 15 000 publications scientifiques et médicales portaient sur cette molécule. Elle continue donc à susciter l’intérêt des communautés médicales et scientifiques, même si elle n’a plus celui de la grande presse.

La réalité physiologique est pourtant très simple. La DHEA décroit avec le vieillissement. Les hormones dépendantes de la DHEA diminuent donc également. Il est ainsi parfaitement logique, si l’on veut intervenir physiologiquement sur les conséquences du vieillissement, de corriger notre taux de DHEA en en prenant. Mais pas question d’automédication ! Il existe déjà des règles très précises de correction et d’équilibration de cette molécule. Prendre 25 ou 50 mg de DHEA ‘’au feeling’’ est une erreur. Se contenter d’un dosage sanguin est totalement insuffisant pour équilibrer ce métabolisme. Toutes les corrections hormonales nécessitent une évaluation et un suivi par de vrais spécialistes.

Le Docteur Christophe de Jaeger est médecin et son travail est centré sur la physiologie de la sénescence depuis plus de 30 ans.

Il a développé en particulier la notion d’âge physiologique (différent de l’âge chronologique et

de l’âge ressenti) et sa prise en charge afin d’optimiser le capital santé de chacun et de lui conserver le plus longtemps possible ses capacités physiologiques. En d’autres termes, rester en bonne santé le plus longtemps possible.

De formation initiale gérontologue, il a rapidement complété son cursus à la faculté des sciences en biologie de la sénescence. Il enseigne à la faculté de médecine de Paris et de Lille et également à la faculté des sciences dans le Master de biologie du vieillissement. Il a écrit ou coécrit de nombreux livres dont une dizaine grand public, ainsi que de nombreux articles scientifiques.

Son dernier ouvrage grand public  »Médecine de la Longévité : Une révolution ! » est publié en octobre 2023 chez Guy Trédaniel éditeur.