Par le Docteur Christophe de Jaeger – Extrait de ‘’Bien vieillir sans médicaments’’ aux éditions du Cherche Midi.
Vous trouverez ci-dessous un premier article d’une série consacrée aux hormones et à leur influence sur votre vieillissement. Cet article s’inscrit dans la ligne de celui sur les Correcteurs Physiologique®, substance qui vous aidera à corriger vos déficits et à maintenir votre Capital Santé.
Comment les hormones agissent-elles sur le vieillissement ?
Afin de mieux comprendre le rôle de la carence hormonale dans le vieillissement, il est intéressant d’évoquer une maladie terrible, mais heureusement rare : panhypopituitarisme de l’adulte. Cette maladie traduit les effets d’une carence en hormones due à une destruction totale ou partielle de la partie antérieure de l’hypophyse (petite glande située dans la partie basse du cerveau et qui va être à l’origine de nombreuses stimulines qui, elles-mêmes, vont être à l’origine de la production d’hormones thyroïdiennes, corticoïdes, sexuelles…) provoquée par un cancer, une maladie vasculaire, inflammatoire ou infectieuse chez un adulte jeune.
Les personnes atteintes de cette maladie ont une réduction générale de toutes leurs activités biologiques avec une fatigue profonde physique et intellectuelle, une frilosité, une constipation, une hypothermie, un ralentissement du pouls, un abaissement de la pression artérielle, des sensations d’évanouissement ou de syncope, une disparition des règles chez la femme, une perte de la libido chez l’homme. Leur faciès, pâle et un peu bouffi, prend un aspect ‘’défraîchi’’, finement ridé. Les cheveux sont fins et secs, les poils pubiens et axillaires se raréfient, puis disparaissent. La pâleur ne tient pas seulement à un certain degré d’anémie, mais surtout à la réduction générale de la pigmentation. Les examens biologiques montrent une baisse très importante des hormones dépendantes de l’hypophyse. L’état général évoque un vieillissement accéléré et conduit, sans traitement, rapidement au décès.
S’il n’y a pas d’autres facteurs associés, il est possible de rétablir une bonne condition physique et psychique en administrant de la cortisone, des hormones thyroïdiennes, des hormones sexuelles, etc. Cet exemple montre bien qu’il existe des similitudes entre cette maladie et le vieillissement. Il montre aussi parfaitement l’intérêt d’un traitement de substitution, quelle que soit l’origine des carences hormonales. On peut d’ailleurs, à bien des égards, le considérer comme un modèle de vieillissement réversible. J’utilise toujours ce cas bien connu et bien décrit dans la littérature médicale pour montrer l’intérêt d’un supplémentation hormonale globale sur un organisme vieillissant afin de vivre longtemps et en bonne santé.
On peut également reprendre à ce stade l’analogie automobile. Les hormones sont des moyens de communication dans notre organisme, comme le système électrique ou le système hydraulique pour le freinage d’une voiture. S’il n’y a pas assez de liquide de frein, le système de freinage du véhicule risque d’être progressivement défaillant. Vous allez vous y adapter, parfois même sans vous en rendre compte, en modifiant votre style de conduite. En allant moins vite, en anticipant votre distance de freinage, etc.
C’est ce qui se passe dans la vraie vie. Vous adapterez votre mode de vie à la réduction de vos capacités fonctionnelles. Vous allez diminuer progressivement certaines activités, voire les arrêter, prétextant que vous n’avez plus le temps, ou que vos intérêts changent, etc. Vous trouverez cela normal en vous comparant à vos amis du même âge. Vous vieillissez, tout le monde vieillit et se dégrade. Alors surtout, pour rester dans la norme, ne faisons rien ! Mais un jour prochain, le système de freinage ne fonctionne plus et c’est l’accident (la maladie). Alors n’attendons plus : faisons les niveaux !
Le système hormonal est extrêmement riche et compliqué. Il agit sur nos comportements (par exemple, alimentaires), sur notre façon de faire ou non du muscle en fonction de notre activité physique, mais permet également de réguler notre taux de sucre dans le sang, etc.
Il est impossible de vouloir agir sur le cours du vieillissement dans prendre en compte le rôle des hormones. Dans les années à venir, leur importance sera de plus en plus évidente et ouvrira de nombreuses perspectives pour intervenir sur le processus du vieillissement.
Le Docteur Christophe de Jaeger est médecin et son travail est centré sur la physiologie de la sénescence depuis plus de 30 ans.
Il a développé en particulier la notion d’âge physiologique (différent de l’âge chronologique et
de l’âge ressenti) et sa prise en charge afin d’optimiser le capital santé de chacun et de lui conserver le plus longtemps possible ses capacités physiologiques. En d’autres termes, rester en bonne santé le plus longtemps possible.
De formation initiale gérontologue, il a rapidement complété son cursus à la faculté des sciences en biologie de la sénescence. Il enseigne à la faculté de médecine de Paris et de Lille et également à la faculté des sciences dans le Master de biologie du vieillissement. Il a écrit ou coécrit de nombreux livres dont une dizaine grand public, ainsi que de nombreux articles scientifiques.
Son dernier ouvrage grand public »Médecine de la Longévité : Une révolution ! » est publié en octobre 2023 chez Guy Trédaniel éditeur.